Les chats dans la littérature

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Pendant des siècles, les chats n'ont glissé dans la littérature que le tout petit bout de leur queue. Ils surgissaient au détour d'un proverbe ou d'un lieu commun sur les jeux du chat et de la souris pour appuyer par l'exemple un jugement moral ou une diatribe sur la nature et les défauts des femmes...

Si l'on excepte un poème satirique qui décrit au XIIIe siècle une sorte d'histoire de la mère Michel, au XVIe siècle, les sonnets que le Tasse dédia aux chats de l'hôpital de Ferrare ou que Joachim du Bellay écrivit en l'honneur du chat Belaud, le chat garde une place marginale en littérature jusqu'en 1727.

C'est alors en effet que paraît le premier livre dont il est la vedette. Mais l'ouvrage de François-Augustin Paradis De Moncrif vise à redresser la réputation du mal aimé non sans être dépourvu d'intention parodique.

"Car celui qui veut battre sa femme pour mieux s'assurer son amour quand il veut ensuite l'apaiser, est semblable à celui qui pour l'apprivoiser bat son chat et puis le rappelle pour l'attacher à une cordelette" Le Roman De La Rose.

Vingt ans plus tard, l'écrivain italien Domenico Balestrieri s'associe à divers versificateurs de ses amis pour célébrer dans un recueil de poèmes, intitulé Larmes sur la mort d'un chat, la perte de son animal favori.

Mais l'éloge funèbre a là encore quelque chose de facétieux.

Un héro romantique

Le XIXe siècle érige véritablement le chat en sujet littéraire et lui donne ses lettres de noblesse. Les poètes s'entourent de chats et célèbrent à l'envie les mystères, la séduction et la sensualité d'un animal par excelence romantique puisque longtemps rejeté.

Charles Baudelaire consacre trois magnifiques pièces des Fleurs du mal aux chats et les immortalise "en grand sphynx allongés au fond des solitudes / Qui semblent s'endormir dans un rêve sans fin."

Bien d'autres écrivains le chantent alors à leur manière : Honoré De Balzac qui rédigea, sur commande, les peines de coeur d'une chatte anglaise, Théophile Gauthier qui vivait avec ses chats et les décrivit dans la Ménagerie intime, Charles Cros, François coppé, Champfleury...

Cet engouement littéraire pour le chat n'est pas sans rapport avec les légendes qui le faisaient sorcier, nocturne et inquiétant. Edgar Alan Poe plaça cette étrangeté au centre d'une terrifiante nouvelle.

Le chat noir raconte l'histoire d'un homme qui, peu à peu, devient le bourreau de son chat Pluton, puis le meurtrier de sa propre femme qu'il emmure sans le savoir avec le chat, dont les miaulements le dénoncent.

Chat de tous les livres

En devenant au XXe siècle un animal domestique à part entière, à l'égal du chien, le chat perd peu à peu son aura romantique. Les écrivains cessent d'en faire un objet de culte pour pratiquer avec leurs chats un véritable compagnonnage.

La légende noire s'efface devant un portrait plus réaliste ou plus malicieux. L'Anglais Saki évoque dans La fenêtre ouverte, Tobermory, un chat de la bonne société doté de l'usage de la parole.

Dans les années 30 aussi, André Pieyre de Mandiargues évoque dans Monsieur Mouton un chat royal qui est le centre de la vie d'une servante dévouée.

Point d'orgue de cette démocratisation littéraire, le chat devient le héros d'une série policière grâce à Lilian Jackson Braun qui publie, en 1966, à 50 ans, la première intrigue policière qui met en scène Jim Quilleran et son chat détéctive, Kao K'o Kung dit "Koko", chat Siamois doté de 60 vibrisses et d'une perspicacité hors pair...

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